Le Colisée

22/01/2019

Il faut savoir que le Colisée n'a pas été construit seulement comme un lieu de spectacle. C'est aussi un instrument politique afin de permettre à la famille des Flaviens d'imposer une nouvelle dynastie pour longtemps, de contenter le peuple et de le rendre ainsi plus docile. De plus, les épreuves extraordinaires qui s'y déroulaient étaient aussi un moyen de mettre en avant la puissance du monde romain.

L'Empereur Vespasien avait compris qu'afin de conserver le pouvoir, il devait démontrer au peuple désabusé par des années d'oppression, qu'il ne partageait pas l'égoïsme de Néron. Même le choix de son emplacement était important.

C'est ainsi que Vespasien décida de faire démolir le palais réservé à l'usage personnel de Néron et de le remplacer par une bâtisse dont tous les habitants de Rome pourront profiter. C'est pourquoi le Colisée contrairement aux autres amphithéâtres est situé en pleine ville.


Sur ce point, le poète Martial avait écrit

 « Rome maintenant est rendue à elle-même sous le règne de son nouvel Empereur, les délices du temps d'un tyran sont devenus les délices d'un peuple. »

Vespasien décède avant la fin de la construction et c'est donc son héritier Titus qui en assure l'inauguration. Il doit offrir à son peuple des festivités à la hauteur de cet extraordinaire amphithéâtre érigé par son père. Pour cela, il organise des jeux grandioses qui dureront 100 jours : 50 000 à 60 000 personnes se massent alors dans le Colisée. Le matin, tous les participants aux jeux faisaient un tour de l'arène pour être présentés au public « pompa gladiatera ».

Lors de ces premiers jeux se sont déroulées :

NAUMACHIES :

Il s'agit de batailles navales ou « navalia proelia » grandeur nature.

Grâce à une fontaine monumentale avec une citerne de 16 000 m3 située juste en face du Colisée, l'arène pouvait être remplie par des canaux circulaires aménagés sous l'amphithéâtre.

Il semble que ces batailles n'aient eu lieu que lors des premiers jeux ; car ensuite avec la construction de l'hypogée, une vaste structure souterraine située sous l'arène, nous en reparlerons un peu plus tard, il était impossible d'avoir de l'eau dans l'amphithéâtre.

Dans ces combats, deux flottes s'affrontaient avec des reproductions de navires qui étaient reconstitués à l'intérieur du monument.

Ces naumachies mettaient en scène des esclaves, des criminels contraints de livrer un combat à mort jusqu'à l'extermination complète de l'un des deux camps.

Dans un poème décrivant les 100 jours de festivités, le poètes Martial écrivit :

« Tardif spectateur, venu des pays lointains, si tu vois pour la première fois ces jeux sacrés, que ce combat naval, que cette nappe d'eau semblable à la mer, ne t'en imposent pas ! Ici tantôt, vois-tu, c'était la terre... Tu ne le crois pas ! fais attention ; les eaux vont s'écouler avec toute leur pompe belliqueuse, cela ne sera pas long ; et nous verrons si tu ne dis pas à ton tour : « Ici tantôt, c'était la mer».

Il était proposé au sein du Colisée un autre spectacle très populaire :

VENATIONES :

Il s'agit d'une chasse aux animaux sauvages.

Grâce au vaste empire Romain, on fit ainsi venir des éléphants d'Afrique du Nord, des hippopotames de Nubie, des lions de Mésopotamie, des autruches et des panthères de l'est de l'Empire et d'autres espèces. Ces animaux avaient une forte portée symbolique dans les jeux. Cela renforçait la puissance de Rome en montrant toutes ces provinces conquises même très lointaines au travers de ces différents animaux.


Souvent des décors exotiques étaient reconstitués pour rendre les combats avec les animaux plus spectaculaires. Ils étaient préparés dans les souterrains et hissés sur l'arène et les affrontements se déroulaient de manière à suggérer une histoire (les travaux d'Hercule étaient souvent évoqués). La chasse entière, comme d'ailleurs les combats de gladiateurs, étaient accompagnés du son de la musique (trompes, flûtes...). On pouvait ainsi voir reconstituée toute une forêt avec de vrais arbres et des arbustes plantés dans le sable de l'arène. Les animaux féroces lâchés dans l'arène combattaient entre eux ou contre des gladiateurs « les bestiaires ou belluaires ».

Nous revenons maintenant à l'hypogée que nous avons cité précédemment. En effet, c'est dans ces souterrains situés sous l'arène que se trouvaient les animaux sauvages et les gladiateurs. Ainsi plusieurs puits verticaux fournissaient un accès instantané à l'arène pour les animaux en cage qui étaient amenés par un système d'ascenseurs nécessitant plusieurs hommes pour le faire fonctionner. Il y avait également des plateformes à charnières de grandes dimensions appelées « hegmota » afin de permettre l'accès des éléphants et autres grands animaux.


Il est rapporté qu'en 107, Trajan a fêté ses victoires sur les Daces par des jeux impliquant 11 000 animaux et 10 000 gladiateurs durant 123 jours.

Le poète Martial décrit ses affrontements :

« Il vient, lui, d'enfoncer son javelot dans les flancs d'un ours qui se précipitait sur lui et qui n'eut jamais son pareil sous l'étoile du nord ; il vient de terrasser un lion d'une taille gigantesque, inconnue jusqu'à présent, et dont la mort eût honorer le bras d'Hercule ; il vient d'étendre à ses pieds, d'un coup lancé de loin, le plus léger des léopards, et, au milieu tous ces triomphes, il eût pu encore en mériter d'autres ! »

Pendant l'intervalle du déjeuner, on exécutait des condamnés à mort : lors de l'exposition aux bêtes, « la dammatio ad bestias », le condamné était généralement lié à un poteau et offert en pâture aux fauves.

Enfin, l'attraction préférée des romains était :

LA MUNERA

Il s'agissait de combats de gladiateurs. C'était l'instrument de propagande le plus efficace pour le pouvoir. On distrayait le peuple... « Panem et Circenses ! » (du pain et des jeux).

Ces combats opposaient des hommes plus ou moins armés. Des prisonniers de guerre, des prisonniers de droit commun, des esclaves, des condamnés à mort mais aussi des professionnels entraînés dans des écoles spécialisées ou des hommes qui souhaitaient prouver leur bravoure ou en quête de célébrité. Malgré, leur modeste condition, certains d'entre-deux connaissaient la gloire et la fortune. Les plus habiles étaient de véritables vedettes.


Ce sont des combats sans merci, d'une violence extrême. A la fin du combat, l'Empereur s'appuie sur la volonté du peuple pour décider de laisser vivre le perdant. Quand il s'est bien battu, les spectateurs pressent le pouce contre l'index et crient : « mitte » (laisse le). Si l'empereur acquiesce, le vaincu est renvoyé vivant de l'arène : « missus » (renvoie le). Si la foule crie « jugula » (égorge), l'Empereur renverse son pouce et le vaincu est égorgé.

Le Colisée est ainsi un lieu de rencontre entre l'Empereur et ses sujets, il peut juger des élans de son peuple et le cas échéant de regagner ses faveurs.

La configuration de l'amphithéâtre permet au souverain d'être au plus proche du peuple. En ce sens, le Colisée n'est pas simplement un lieu de divertissement, c'est un instrument politique judicieux qui permet à l'Empereur de préserver de bonnes relations avec son peuple, d'être à son écoute car le peuple est éminemment puissant.

En dehors de l'Empereur, des magistrats pouvaient également organiser des munera dans le Colisée. C'était un moyen de faire plaisir à des futurs électeurs.

By maxencemane33


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